Sur la pièce de 5 francs due à Lucien Bazor, la Liberté a abandonné tout attribut floral ou végétal tandis que, sur la pièce de même valeur faciale gravée par André Henri Lavrillier, le bonnet a totalement disparu, laissant la place à une simple couronne de laurier.

Cette coexistence des deux figures symboliques particulièrement contrastées se retrouve dans les années cinquante. Une simple couronne végétale orne les cheveux de la Marianne de Georges Guiraud qui paraît bien calme à côté de la Liberté de Cochet qui semble tout en mouvement avec son bonnet à cocarde et son flambeau.

Comme pour saluer l'avènement du nouveau franc, cette impression de mouvement se dégage des dernières monnaies à valeurs faciales en francs. La Semeuse de Roty et la Marianne de Lagriffoul laissent voler au vent des mèches de cheveux s'échappant du bonnet phrygien qu'elles ont toutes deux coiffé sans autre artifice.

Le passage à l'euro poursuit la représentation de l'effigie symbolique de la France à travers une Marianne très stylisée et une réinterprétation de la Semeuse.

L'effigie de la République

A. Dupré
création an 3

 

Avec l'avènement de la République, c'est une figure féminine qui remplace le portrait du souverain sur les monnaies métalliques. Cette figure a connu bien des changements. Certains reflètent l'évolution des styles artistiques au cours des époques. D'autres peuvent suggérer certaines inflexions dans l'exaltation symbolique.

Gravée par Augustin Dupré, la Liberté coiffée de son bonnet phrygien fait son apparition sous la Révolution. Elle sera reprise sur une pièce de 1 centime de la seconde république. Mais c'est Cérès, déesse des moissons, de la fertilité, de l'agriculture, gravée par Eugène André Oudiné (monnaies de bronze et d'argent) ou par Louis Merley (monnaies d'or) qui représente davantage la seconde République et que reprend la troisième République débutante.
Le bonnet symbole de Liberté ne tarde cependant pas à reparaître. Il coiffe la Semeuse de Louis Oscar Roty qui réunit ainsi d'une certaine manière les deux symboliques. Il s'agrémente encore d'une couronne végétale sur d'autres pièces, telles celles de Jean-Baptiste Daniel-Dupuis, de Jules-Clément Chaplain ou d'Henri Auguste Patey.


E. A. Oudiné
création 1848

 


P. Turin
création 1928


H. Bazor
création 1933


J.B. Daniel-Dupuis
création 1898

 


P. A. Morlon
création 1930


A. H. Lavrillier
création 1933


G. Guiraud
création 1950

 


A. Dupré
création an 5


H. A. Patey
création 1903


J.C. Chaplain
création 1899

L. Merley
création 1848

 


L. O. Roty
création 1897

H. Lagriffoul
création 1961

 


cents euro

R. Cochet
création 1953

cents euro

 

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Le style s'épure à la fin des années vingt et au début des années trente.

Les monnaies gravées par Pierre Turin et Pierre Alexandre Morlon continuent à associer le bonnet phrygien et la couronne végétale. Mais en 1933 les deux symboles sont dissociés.