Sur la pièce de 5 francs due à Lucien Bazor, la Liberté a abandonné tout attribut floral ou végétal tandis que, sur la pièce de même valeur faciale gravée par André Henri Lavrillier, le bonnet a totalement disparu, laissant la place à une simple couronne de laurier.
Cette coexistence des deux figures symboliques particulièrement contrastées se retrouve dans les années cinquante. Une simple couronne végétale orne les cheveux de la Marianne de Georges Guiraud qui paraît bien calme à côté de la Liberté de Cochet qui semble tout en mouvement avec son bonnet à cocarde et son flambeau.
Comme pour saluer l'avènement du nouveau franc, cette impression de mouvement se dégage des dernières monnaies à valeurs faciales en francs. La Semeuse de Roty et la Marianne de Lagriffoul laissent voler au vent des mèches de cheveux s'échappant du bonnet phrygien qu'elles ont toutes deux coiffé sans autre artifice.
Le passage à l'euro poursuit la représentation de l'effigie symbolique de la France à travers une Marianne très stylisée et une réinterprétation de la Semeuse.

Gravée par Augustin Dupré, la Liberté
coiffée de son bonnet phrygien fait son apparition sous la Révolution.
Elle sera reprise sur une pièce de 1 centime de la seconde république.
Mais c'est Cérès, déesse des moissons, de la fertilité,
de l'agriculture, gravée par Eugène André Oudiné
(monnaies de bronze et d'argent) ou par Louis Merley (monnaies d'or) qui représente
davantage la seconde République et que reprend la troisième
République débutante.
Le
bonnet symbole de Liberté ne tarde cependant pas à reparaître.
Il coiffe la Semeuse de Louis Oscar Roty qui réunit
ainsi d'une certaine manière les deux symboliques. Il s'agrémente
encore d'une couronne végétale sur d'autres pièces, telles
celles de Jean-Baptiste Daniel-Dupuis, de Jules-Clément Chaplain ou
d'Henri Auguste Patey.



H.
Bazor
création 1933



A.
H. Lavrillier
création 1933

G.
Guiraud
création 1950


H. A. Patey
création 1903







Le style s'épure à la fin des années vingt et au début des années trente.
Les monnaies gravées par Pierre Turin et Pierre Alexandre Morlon continuent à associer le bonnet phrygien et la couronne végétale. Mais en 1933 les deux symboles sont dissociés.