Le
nouveau franc
Pour marquer la volonté
de retour à la stabilité monétaire, on choisit de frapper
le nouveau franc à l'effigie de la Semeuse d'avant 1914. Ce nouveau
franc est fabriqué en cupro-nickel mais une pièce d'argent du
même type est réintroduite dans la circulation : c'est la pièce
de 5 francs. Cette pièce sera fabriquée en cupro-nickel à
partir de 1970.
Les anciennes monnaies continuent à circuler pour une valeur égale
au centième de leur valeur faciale en attendant d'être progressivement
remplacées par de nouveaux modèles.
Le 27 décembre
1958, une ordonnance décide que "à compter d'une date
qui sera fixée par décret, et au plus tard le 1er
janvier 1960, il sera créé une nouvelle unité monétaire
française dont la valeur sera égale à cent francs".
La nouvelle unité est "désignée par le terme
nouveau franc".
Cette réforme monétaire est la partie la plus manifeste pour
le public d'un programme ambitieux, préparé par Jacques Rueff,
qui prône l'assainissement budgétaire pour mettre fin à
l'inflation et promouvoir la rénovation économique et financière
du pays. Avec une valeur externe du franc fixée à 1,8 milligramme
d'or fin (soit 180 milligrammes pour un nouveau franc), la France s'associe
au retour à la convertibilité des monnaies européennes
et peut ainsi participer pleinement au lancement du grand chantier de la construction
communautaire européenne.
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illustration complémentaire
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billet de 500 francs "Victor Hugo" type 1953 surchargé en
rouge
Contre-valeur de 5 nouveaux francs
© www.cgb.fr
billet
de 1000 francs "Richelieu" type 1953
surchargé en rouge
Contre-valeur de 10 nouveaux francs
© www.cgb.fr
5
francs en argent
© www.cgb.fr

billet
de 500 nouveaux francs "Molière" type 1959
© www.cgb.fr
1
centime en acier inoxydable
© www.cgb.fr
pièce
commémorative
1 franc Jacques Rueff - 1996
© www.cgb.fr
50
centimes en
bronze-aluminium
© www.cgb.fr
Afin
de familiariser le public avec la nouvelle unité monétaire, la
Banque de France met en circulation, dès la mi-juillet 1959, des coupures
libellées en anciens francs surchargées d'une mention indiquant
la contre-valeur en nouveaux francs.
Une
pièce de 10 francs en argent sera frappée en 1964 sur le modèle
du 5 francs à l'Hercule des trois premières Républiques.
Même si cette pièce est restée d'un usage limité,
il est significatif de lire le communiqué officiel qui précise
qu'il a été décidé "de reprendre identiquement
le motif de la pièce frappée par la Convention et qui symbolise
la stabilité monétaire, conformément à la politique
financière affichée par le gouvernement".
Un
simple épi de blé orne les pièces de 1 et 5 centimes ;
une nouvelle figure de Marianne, due à Lagriffoul, apparaît sur
les pièces de 10, 20 et 50 centimes. Par la suite, la pièce de
50 centimes cèdera la place, en 1965, au 1/2 franc à la Semeuse
tandis qu'une nouvelle pièce de 5 centimes sera introduite en 1966 sur
le modèle de celles de 10 et 20 centimes.
surcharge
sur le billet de 500 francs "Victor Hugo"
© Banque de France
Une
seule coupure totalement nouvelle entrera dans la circulation avec une valeur
libellée en nouveaux francs : il s'agit d'un billet de 500 NF (Molière),
le seul émis à avoir été uniquement libellé
en nouveaux francs puisque les coupures de ce type dont la fabrication avait
été engagée dès 1957 pour une valeur faciale de
50000 F n'ont jamais été mises en circulation.
Il s'agit des billets de 500 F (Victor Hugo), de 1000 F (Richelieu), de 5000
F (Henri IV) et de 10000 F (Bonaparte).
A partir de 1960, ces mêmes coupures seront émises libellées
en nouveaux francs.
billet
de 10 NF
"Richelieu"
type 1959
© www.cgb.fr