La construction communautaire européenne

De la fin du Moyen-Age jusqu'à la période contemporaine, et alors même que se réalisait la division politique de l'Europe, divers projets précurseurs virent le jour pour rassembler dans un cadre commun des nations héritières d'une communauté de civilisation. Mais il faudra attendre le XXème siècle pour voir se concrétiser les premiers efforts de réalisation.
Après la première guerre mondiale, en 1922, le comte Coudenhove-Kalergi défend l'idée d'une forme de fédération européenne et crée un mouvement intitulé l'Union Pan-européenne pour promouvoir un projet dans ce sens. En 1929, Aristide Briand présente devant la Société Des Nations un projet visant à "l'organisation d'un régime d'union fédérale européenne". Cette première tentative officielle n'aboutit pas et l'Europe se trouve bientôt entraînée dans un nouveau conflit.

 

Malgré ce premier pas, auquel s'associent six pays européens, la difficulté de hâter le processus d'intégration politique ne tarde pas à réapparaître et, en 1954 avec l'échec de la Communauté Européenne de Défense, on doit renoncer au projet d'extension du champ communautaire à des compétences plus spécifiquement politiques. C'est donc dans le domaine économique que la construction communautaire est poursuivie avec la formation de la Communauté Economique Européenne, la CEE, et de la Communauté Européenne de l'Energie Atomique, la CEEA (traités de Rome, 1957).
Même si les progrès de l'intégration européenne ne vont pas toujours sans heurts, le cadre tracé dans les années 1950 montre son efficacité. De nouveaux pays rejoignent les six membres fondateurs des Communautés. L'union douanière devient marché unique puis union monétaire. La Communauté devient Union et développe de nouvelles formes de coopération dans des domaines plus politiques.

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, diverses initiatives vont permettre les premières réalisations effectives. Celles-ci se heurtent néanmoins toujours à la contradiction qui oppose l'unité de l'Europe et la souveraineté des Etats. Les accords de coopération, qui ménagent les souverainetés nationales, sont les premiers à être établis, dès 1948. Ils concernent les domaines militaire, avec la création de l'Union de l'Europe Occidentale, économique, avec la création de l'Organisation Européenne de Coopération Economique, et politique, avec la naissance du Conseil de l'Europe.

 

 

Face à la répugnance des Etats à aliéner une part de leur souveraineté, les promoteurs de la construction européenne prônent alors une stratégie fonctionnaliste. Il s'agit de proposer aux Etats de déléguer une partie de leur pouvoir à des organes ayant une dimension supranationale mais un domaine de compétence limité. La question politique de l'intégration est ainsi laissée au second plan pour mettre l'accent sur des aspects plus techniques avec l'espoir que l'habitude d'un traitement communautaire des dossiers et l'extension progressive des domaines couverts permettront à terme de surmonter les antagonismes entre souverainetés nationales.
Cette stratégie se concrétise en 1950 dans la proposition de Robert Schuman, préparée en collaboration avec Jean Monnet, qui donne naissance à la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier, la CECA (traité de Paris, 1951).

Le drapeau du Conseil de l'Europe deviendra l'emblème de l'Europe communautaire

Pièce commémorative
10 francs
Robert Schuman
1986
© www.cgb.fr

 

accueil >>>

 

>>> la déclaration Robert Schuman du 9 mai 1950


source : europa.eu.int

 

>>> site de l'Union Européenne

>>> site français d'information sur l'Europe

Les 15 pays membres de l'Union Européenne sont en 2001 :

depuis 1957 : Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Pays-Bas.
depuis 1973 : Danemark, Irlande, Royaume-Uni.
depuis 1981 : Grèce. depuis 1986 : Espagne, Portugal.
depuis 1995 : Autriche, Finlande, Suède.

 


Pièce commémorative
100 francs Jean Monnet
1992
© Monnaie de Paris