L'uvre de ce médailleur français se distingue par la variété des portraits et l'harmonie des compositions allégoriques ou décoratives. Il entra à l'Académie des Beaux-Arts en 1888. Parmi ses réalisations célèbres figure le revers de la médaille du président Carnot (1894) qui montrait le cortège funèbre se dirigeant vers le Panthéon. Mais c'est sa Semeuse qui devait lui valoir de passer à la postérité.
Le dessin de cette allégorie était initialement prévu pour une médaille de récompense agricole. Mais le projet fut abandonné. Le sujet, qui avait été payé à l'auteur, fut récupéré par le ministère des Finances pour orner les nouvelles pièces d'argent de 50 centimes (1897), 1 franc et 2 francs (1898). Le succès de cette composition ne devait pas se démentir.




Le dessin de la Semeuse fut repris pour illustrer les timbres d'usage courant durant les trois premières décennies du XXème siècle. La première version de cette représentation philatélique, gravée par Louis Eugène Mouchon, très fidèle au dessin de la pièce, était gravée sur un fond ligné qui devait donner la sensation du relief. Des modifications furent ensuite apportées sur la série de 1907, gravée par Jean-Baptiste Lhomme : fond uni, suppression du soleil sur la droite dont la position semblait incohérente avec l'éclairage du dessin venant de la gauche, élimination du haut du sac qui ressemblait trop, pour certains, à un têton.


