La gravure des billets

Traditionnellement, deux procédés de gravure ont pu être utilisés en vue de l'impression des billets.
- la taille d'épargne qui consiste à creuser le support à graver pour laisser en relief les traits du dessin ;
-
la taille-douce constitue un procédé inverse dans lequel la gravure est réalisée en creux.

 

Durant tout le XIXème siècle, la Banque de France préféra le premier procédé pour ses billets, estimant que sa plus grande difficulté d'exécution était une meilleure garantie contre les contrefaçons.

Ce n'est qu'en 1934, avec la création du billet de 5.000 francs "Victoire", que la taille-douce fut introduite.

L'application de cette technique, superposée à plusieurs impressions en couleurs, donne une plus grande netteté à l'image et laisse un léger relief au dépôt de l'encre.

Depuis 1972 et le billet de 10 francs " Berlioz ", l'impression offset a fait son apparition dans la fabrication des billets de la Banque de France : le dessin encré est reporté sur un rouleau intermédiaire garni de toile caoutchoutée qui imprime l'image sur le papier.


Gravure en taille-douce
(billet de 500 francs type 1986 "Renaissance" non émis)
© Banque de France

Une photo en demi-ton de la maquette du billet est reportée sur une plaque en cuivre laminé (la plaque à graver) pour permettre au graveur de réaliser son travail. A l'aide d'un burin carré auquel il donne plus ou moins d'inclinaison, le graveur fait varier les largeurs et profondeurs de ses tailles.

 

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Au-delà de la technique, il y a l'art du graveur. De tout temps, la Banque de France s'est assuré le concours d'artistes de talent pour la gravure de ses billets.Parmi ceux-ci, une mention particulière peut être faite de

Billet de 10 franc
type 1972 "Berlioz"
Premier billet imprimé en offset

 

La fin des années quatre-vingt a vu l'introduction d'un procédé de conception graphique assisté par ordinateur, le système Adagio (Atelier de dessin assisté pour la gravure intaglio taille-douce et de l'offset). Les films produits grâce à ce système peuvent être directement utilisés pour fabriquer, par morsure chimique, des plaques pour l'impression de billets tests. L'ensemble de la dernière gamme française de billets a été conçu à l'aide de ce système.

Billet de 1000 francs type 1842
Dessiné et gravé par J.J. Barre
© Banque de France

Jacques-Jean Barre (1793-1855) à qui l'on doit aussi la gravure de monnaies métalliques. Il fut à la fois le dessinateur et le graveur des billets de 500 francs et de 1000 francs du type 1842.

Son cas reste cependant exceptionnel, l'artiste auteur du dessin ou de la peinture de la maquette n'assurant généralement pas lui-même la gravure de son œuvre.