Le
franc germinal
On
doit à la Convention d'avoir défini, en 1795, le franc comme nouvelle unité
monétaire et d'avoir précisé le poids des pièces à frapper à cette dénomination.
Il fallut cependant attendre le Consulat et l'année 1803 pour assister à une
refonte générale des monnaies, mettant fin à la coexistence des pièces anciennes
et nouvelles, à l'exception des monnaies de cuivre.
Dès
le début du Consulat, la réforme monétaire est à l'ordre du jour. Elle prend
corps avec la loi du 7 germinal an XI (27 mars 1803) qui va régir la monnaie
française, le franc dit " germinal " en souvenir de cette loi, pendant
quelque cent vingt années. La loi reprend la définition révolutionnaire de l'unité
monétaire : le franc correspond à cinq grammes d'argent, au titre de neuf
dixièmes. Elle décide la frappe de pièces d'argent (un quart de franc, un demi-franc,
trois-quarts de franc, un franc, deux francs et cinq francs) et d'or (20 francs
et 40 francs). En définissant la monnaie par un poids fixe de métal, on réalise
la fusion entre monnaie de compte et monnaie réelle. Le rôle de l'Etat devient
de pure certification.
La loi de germinal confirme la définition du franc en argent, mais l'or n'en
est pas totalement absent. Les caractéristiques données aux pièces d'or permettent
de faire ressortir la valeur du franc à 290,32 milligrammes d'or fin. Cela établit
un rapport fixe de 15,5 entre l'or et l'argent, ce qui correspond au rapport
fixé lors de la refonte de 1785. La double référence à l'or et à l'argent fonde
de fait un système bimétalliste dont le fonctionnement
n'ira pas toujours sans difficultés.

1 franc argent germinal an XI
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20 francs or germinal an XI
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